Lutte mécanisée contre les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) sur le site de Terre Rouge à Saint-Pierre

Le site de Terre Rouge, protégé par le Conservatoire du littoral est l’un des derniers sites naturels encore présents sur le littoral de Saint-Pierre, offrant sur plusieurs hectares, une des rares coupures d’urbanisation de la commune.

Les fortes pressions urbaines qui pesaient sur ce site ont motivé son acquisition par le Conservatoire du littoral, qui en est devenu propriétaire en 1998 et qui par convention au sens de l’article L.322-9 du code de l’environnement, a confié la gestion du site à la CIVIS depuis 2007.

La CIVIS œuvre depuis plus de 15 ans à la conservation et à la restauration du site, par la réalisation de travaux de génie écologique dans le cadre d’un projet à performance sociale. Une vingtaine de personnes en contrat d’insertion professionnelle encadrés par des agents titulaires de la CIVIS mettent en œuvre les travaux.

Depuis janvier 2008, d’importantes actions de lutte contre plusieurs plantes exotiques envahissantes ont été menées dans un objectif de restauration écologique et d’amélioration paysagère du site qui totalise près de 23 hectares, les deux ensembles principaux étant les suivants :

• La zone Bois de Buis qui correspond à une savane herbacée et arbustive caractérisée par la présence d’espèces végétales indigènes, devenues rares à l’échelle de l’Ile telle que la Souveraine de mer (Lycium mascarenense), voire protégée par arrêté préfectoral (6 février 1987) telles que les Lavangères (Delosperma napiforme) et une espèce endémique récemment retrouvée Euphorbia goliana. Les falaises qui bordent cette partie du site intègrent des aires de nidification privilégiées des Pailles-en-queue (Phaeton lepturus) et d’une espèce de chauve-souris, le Petit Molosse (Mormopterus acetabulosus).
• La zone de Bassin 18, composée sur sa rive droite d’une savane herbeuse comparable à celle de Bois de Buis et sur sa rive gauche d’un éperon rocheux sur lequel subsistent quelques occupations illégales. En rive droite, la CIVIS restaure progressivement un jardin planté de cactées. Dans le cadre du programme CREME, porté par l’Université de La Réunion, une station de Geckos verts de Manapany a été recensée..

Le contexte et la nature du projet

Depuis 2008, le programme de restauration écologique entamé sur Terre Rouge, notamment Bois de Buis et Bassin 18 intègre donc pour une grande partie, la gestion des populations exotiques et la lutte contre les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) particulièrement présentes sur ces sites.

Les EEE concernées sont essentiellement les faux-poivriers (Schinus terebinthifolius) et dans une moindre mesure les massifs de prunes malgaches (Flacourtia indica) et d’orangines (Triphasia trifolia)

Cependant, le travail consistant principalement en un arrachage manuel effectué par les équipes de terrain depuis plus de 15 ans a atteint ses limites.

L’objectif principal de restauration écologique de Terre Rouge est aujourd’hui largement freiné par l’éradication particulièrement ardue de certaines espèces invasives très vigoureuses et robustes et que l’on retrouve en massifs très denses, qu’un simple arrachage manuel ne parviendra pas à solutionner.

C’est pourquoi, dans le cadre de son projet, la CIVIS souhaite désormais avoir recours à une lutte mécanisée. Il s’agit donc plus opérationnellement de supprimer des spécimens d’espèces exotiques par une opération de lutte mécanisée pour freiner ou éradiquer la propagation des foyers et ainsi offrir des conditions préalables à un programme de reboisement constitué d’espèces endémiques et indigènes caractéristique des habitats littoraux du sud de l’ile de la Réunion.

La CIVIS a donc sollicité un financement de l’Etat par le biais du Fonds Vert lui permettant de mettre en place un chantier de lutte mécanisée contre les EEE sur Terre Rouge et d’accompagner activement à la stratégie nationale biodiversité 2030.

Il s’agira plus précisément d’avoir recours à des engins de type pelle-araignée, mini-pelle ou équivalent, équipés d’outils appropriés, offrant la possibilité de lutter spécifiquement contre les EEE sans dénaturer le site et sans porter préjudice à la flore à protéger et valoriser déjà réimplantée sur le site.

Les enjeux du projet

Ce chantier de lutte contre les EEE, qui s’étend jusqu’en décembre 2025 permettra ainsi à la CIVIS de répondre à plusieurs enjeux dont les principaux sont les suivants :

• Accélérer la restauration écologique du site de Terre Rouge et donner une autre dimension au travail entamé depuis 15 ans ;
• Intensifier la réintroduction d’espèces indigènes et endémiques en lieu et place des EEE éradiquées ;
• Offrir une meilleure ouverture au public conformément à l’idéologie du Conservatoire du Littoral ;
• Poursuivre notre politique d’insertion sociale des jeunes habitants les quartiers proches des zones naturelles gérées par la collectivité.

 

 

 

 

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