L'étage littoral

L'étage littoral

Le littoral de La Réunion est en réalité multiple, en fonction de sa morphologie (plages de sables, blancs ou noirs, plages de galets, falaises et côtes rocheuses), et de la végétation qui s’y développe.

En effet, la côte-au-vent, soumise à un fort transit littoral, de fortes houles, une pluviométrie élevée, présente des côtes rocheuses déchiquetées par la force des vagues et des cordons de galets. La côte sous-le-vent, quant à elle, plus abritée, présente principalement des plages de sables, plus ou moins protégées par un récif frangeant.

De même, si la côte ouest a été extrêmement modifiée par l’implantation humaine, le sud sauvage quant à lui, est plutôt menacé par l’expansion des espèces exotiques envahissantes, qui modifient radicalement le paysage.

La CIVIS s’occupe en particulier de la gestion de plusieurs sites littoraux, tels que la Pointe du Diable, Pierrefonds, Terre rouge.

La diversité des configurations qu’offre le littoral réunionnais permet ainsi l’expression d’une très grande diversité d’habitats naturels compte tenu du linéaire restreint de la côte littorale. Cette diversité exceptionnelle ne saurait être pleinement retranscrite dans ces quelques lignes, en voici tout de même quelques illustrations :  

« Les fourrés à Saliette, Psiadia retusa » 

Installés sur les côtes rocheuses du sud de La Réunion, les fourrés à Saliette, endémiques de La Réunion, constituent une végétation pionnière colonisant les fissures des rochers, constamment baignées par les embruns. Ils sont denses en sommet de falaises et plutôt clairsemés sur les flancs.

La Saliette est un arbrisseau protégé, endémique de La Réunion, très localisé, classé « vulnérable » sur la Liste Rouge de l’UICN. En effet, cette végétation est menacée par l’expansion des espèces exotiques envahissantes, comme le Filao et le Baie-rose.

 

Les pelouses littorales à Fimbristylis cymosa et Chamaesyce goliana

  Tellement discrètes qu’elles peuvent passer inaperçues, les pelouses et tonsures à Fimbristylis cymosa et Chamaesyce goliana des trottoirs alluvionnaires semi-xérophiles constituent la frange pionnière de la végétation, d’à peine quelques mètres de large, située directement sur le front des jets d’embruns. Ces zones sont riches en sel et mais restent relativement sèches compte tenu de la forte ventilation du secteur et du caractère très filtrant du substrat. Discrètes, car très peu recouvrantes (d’autant qu’elles régressent au piétinement), ces pelouses indigènes à La Réunion, communes aux littoraux rocheux indo-pacifique, peuvent receler des espèces patrimoniales, telles que deux endémiques de La Réunion, la lavangère, Delosperma napiforme, qui est vulnérable, et Chamaesyce goliana, une petite euphorbiacée en danger critique d’extinction.

Vous pourrez éventuellement observer ces voiles pelousaires sur la côte littorale de saint Pierre, à Pierrefonds.

Elles sont sensibles au piétinement, préservez-les ! 

  • Les pelouses littorales1
  • Les pelouses littorales 2

Le lézard vert de Manapany, Phelsuma inexpectata, est endémique de La Réunion, et plus précisément du sud-ouest de l’île.

Fortement affecté par la destruction de son habitat, le Gecko vert de Manapany est aujourd’hui en danger critique d’extinction à La Réunion. Au cours des dix dernières années, plusieurs de ses populations ont disparu et d'autres ont vu leurs effectifs diminuer dramatiquement. L’expansion d’espèces végétales introduites, comme le faux-poivrier, représente une première cause de disparition de son habitat, ces espèces envahissantes entraînant la fermeture du milieu et le recul des formations végétales indigènes. Le développement urbain et la construction d’infrastructures routières sont une autre cause du déclin de l’espèce, provoquant la régression et la fragmentation de ses populations sur l’ensemble de son aire de répartition.